Distance : 1,2 km
Durée (moyenne) : 1h
Niveau : Facile
Départ : HASTINGUES
Vert
Autour de l'eau (canal, cours d'eau, lac, marais, ...)
Campagne
Forêt
Urbain
Sur un promontoire rocheux surplombant les Gaves Réunis, se dresse le village d'Hastingues, charmante bastide anglaise. La construction de cette bastide sur l’emplacement d’un oppidum romain, fut décidée par un accord tacite (une convention de paréage) signé entre l’abbaye d’Arthous et le roi Edouard Ier d’Angleterre. C’est son sénéchal John de Hastings qui présida à son édification (1303-1306) et lui donna son nom. Les Gaves Réunis, rejoignant l’Adour, ont constitué, jusqu’au début du XXe siècle, une voie de circulation pour voyageurs et marchandises d’intérêt primordial. De Peyrehorade et Hastingues, on transportait les productions de la Gascogne : blé, vin, eau de vie, bétail, beurre, fromage, légumes, fruits, fourrage, étoffes, bois et plantes tinctoriales comme ce pastel cultivé à Hastingues. Découvrez cette ancienne bastide anglaise en 12 étapes.



À pied

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Votre itinéraire

1

Porte monumentale

Départ de la porte fortifiée, rue du centre. Cette porte est inscrite aux monuments historiques par arrêté du 13 juin 1941.
2

Les maisons

En 1304, 44 familles se virent attribuer un emplacement de 74x12m. Elles devaient y construire dans les 2 ans, une maison de 30x12m avec pignon sur rue et y installer un jardin et un four. Entre chaque maison, un espace appelé "androne" facilitait la construction, permettait la récupération des eaux de pluie et était censé lutter contre la propagation des incendies. En 1523, les troupes espagnoles du prince d'Orange, incendièrent la bastide. Les maisons furent alors reconstruites en pierre. Hors murs, chacun disposait de 6 journades (1 journade correspondait à la surface labourable par un homme en une journée soit 40 ares) à défricher et cultiver.
3

La maison Laplante

La plus vieille maison de la rue, dite "du Gouverneur". L'ouverture principale est surmontée d'une moulure en forme d'accolade. À son sommet, un ange aux ailes déployées porte un écusson. Deux culots sculptés (homme en robe courte, personnage en robe longue) supportent sa base. Au-dessus de l'arc de l'autre porte, on peut lire les intiales IDLP, désignant Ioan De La Plante, sergent royal né en 1572, dont les descendants occupaient encore la maison en 1889. La date de 1592 ne concerne que cette ouverture, la maison étant de construction plus ancienne.
4

La maison Magendie

Cette maison porte le nom du premier pasteur d'Hastingues. Elle fut aussi sans doute le premier site du temple protestant en 1600. Son installation, ici sur la rue principale, provoqua une forte réaction de l'église catholique. Celle-ci prétexta de la gêne pour ses processions et cérémonies. La commission de l'Edit de Nantes lui accorda le déplacement du temple dans une rue plus discrète, côte du Pic. Sur la façade de la maison, on retrouve la date de sa construction : 1739.
5

La place centrale

On reconnaît ici le dessin régulier et rectiligne des bastides avec, autour de la place centrale, les habitations en façade. Les maisons Cohéré (à l'angle), Lussan et la maison des Jurats témoignent de l'existence d'une galerie qui établissait un promenoir couvert. Selon la charte de 1321, un marché hebdomadaire devait se tenir chaque mardi sur cette place. De plus, deux foires annuelles, d'une durée de huit jours, avaient lieu, l'une à la saint Mathieu (21 septembre), l'autre à la saint André (30 novembre).
6

L'église Saint-Sauveur

La base du clocher est bien celle de l'église érigée en 1304. Le clocher d'Hastingues serait alors le plus ancien et l'inspirateur des clochers analogues de la vicomté d'Orthe. L'église date de 1891, année où elle a été reconstruite sur les fondations mêmes de l'église primitive. Les pierres tombales qui pavaient jusque-là l'intérieur, ont été retirées pour faire place à un carrelage. L'image exacte de l'église du XIVème siècle a été restituée, ce qui confère à ce monument, à défaut d'un intérêt archéologique, une valeur documentaire. Une pièce aménagée au dessus du porche, au début du XIXème siècle, a abrité la mairie et l'école jusqu'en 1867.
7

Le cimetière

Les familles présentes en 1306 disposaient d'une tombe dans l'église. Les nouveaux habitants avaient leur cimetière sur le pourtour. La durée de vie moyenne de ces paroissiens était de 36 ans. En 1814, sur ordre du maréchal d'Empire Soult, trois canons furent installés dans le cimetière pour défendre la plaine en contrebas et freiner l'avancée des troupes espagnoles et anglaises. 600 soldats napoléoniens ainsi que leurs chevaux vécurent 8 mois à Hastingues, logés et nourris par les habitants. Le village en fut durablement appauvri. Suite à une épidémie de choléra en 1855, le cimetière fut déplacé à l'extérieur de la bastide.
8

La maison des Jurats

Ce bâtiment avec fenêtres à meneaux a été construit fin XVème début XVIème siècle. En façade, deux grands contreforts soutiennent les arcades aujourd'hui murées mais dont on distingue bien le contour. Cette maison abritait le bayle (il est le représentant du seigneur dans le village) et six jurats (ils sont les magistrats qui assistent le bayle) désignés pour un an, ayant pour mission de statuer sur les affaires de la cité, de veiller à son entretien en ordonnant des corvées, de lever des péages dans les foires et les marchés, de rendre justice pour tout délit commis dans l'enceinte de la bastide, de battre monnaie. Elle fut une auberge dès le XIXème siècle.
9

Le château d'Estrac

Depuis la naissance de la bastide au XIIème siècle, plusieurs châteaux se sont succédés sur cet emplacement : le château de John de Hastings en 1307, détruit par l'armée bayonnaise en 1377, puis le château de Bayle-Vieux, incendié par les espagnols en 1577 et enfin le château d'Estrac de 1577 à 1884. La famille Estrac fut anoblie par Louis XIV et en resta propriétaire jusqu'en 1792. La famille Clérisse leur succéda. Le château actuel dit "d'Estrac", complètement rebâti en 1884, est actuellement rénové dans son style d'origine. Il comprenait initialement, outre la maison des maîtres, une conciergerie, des écuries, un pressoir, un chai, un jardin anglais, un potager, une volière, une chênaie... Sur la gauche, la maison Majoureau, qui fut édifiée après 1577, fait partie des plus anciens bâtiments d'Hastingues. Elle était une dépendance du château. La mairie de la bastide s'y est installée depuis 1981. Depuis les années 2000, le château est devenu une maison d'hôtes, lieu de séminaires, réceptions et halte jacquaire.
10

Le temple protestant

Le temple protestant a vraisemblablement été déplacé de la rue principale vers ce bâtiment, le jardin attenant tenant lieu de cimetière. Cette maison a profondément été remaniée, mais la trace des meneaux d'une fenêtre est encore visible. Le temple fut fermé en juin 1685, 4 mois avant la révocation de l'Edit de Nantes. Sur le côté de la grange, on peut lire "Servir à Dieu, c'est régner". L'inscription extraite de l'Ecclésiaste sur le linteau de la porte de la maison voisine, non visible depuis la rue, signifie " La parole de Dieu demeure éternellement".
11

Le port

Les gaves se réunissent en amont de Peyrehorade puis rejoignent l'Adour au Bec du Gave. Dès l'origine, et jusqu'au XIXème siècle, cette voie navigable, renforcée par l'action de la marée, a conféré à Hastingues une vocation commerciale. À marée descendante, maintes marchandises venues par la route jusqu'à Peyrehorade étaient acheminées vers Bayonne : vin de Jurançon, étoffes de Nay, sel de Salies, lin de Chalosse, pastel de Toulouse, bois flottés, saumons, aloses ... Remontaient le fleuve, de Bayonne vers Dax ou Peyrehorade : sel de Bretagne, laines d'Espagne, huile d'olive, morue, sardines, poisson séché, épices, sucre... Au port accostaient tous types de bateaux : chaland, chalibardon, gabarre, galeyre, tillole....
12

La plaine d'Arthous

La pêche au saumon constitua longtemps une des bases de l'alimentation. Les inondations des gaves ont toujours marqué ce territoire mais enrichi de leurs limons les terres alentours. La plaine d'Hastingues, fut au XIIème, propriété exclusive de l'abbaye d'Arthous que l'on aperçoit au sud-est. Les relations pour l'exploitation de ces terres furent toujours conflictuelles entre abbaye et bastide. Cela ira jusqu'à l'excommunication de cette dernière en 1411. Les habitants de la bastide sont devenus, au cours des siècles, propriétaires majoritaires. Ils se partagèrent à égalité les terres "gagnées" sur l'abbaye jusqu'en 1948. Fin de boucle.