Distance : 1,3 km
Durée (moyenne) : 40 mn
Niveau : Très facile
Départ : SORDE-L'ABBAYE
Vert
Autour de l'eau (canal, cours d'eau, lac, marais, ...)
Campagne
Urbain
Sorde-l’Abbaye offre un patrimoine historique très ancien d’une richesse rare en Aquitaine. Enserré entre un coteau calcaire et le gave d’Oloron, le site s’est développé dans un espace géographique avantageux. Ce territoire ouvert sur les Pyrénées et les plaines aquitaines a favorisé le passage des hommes et des animaux. L’empreinte humaine y est visible depuis la préhistoire à nos jours : abris sous roche de la période magdalénienne, villas romaines sur la voie antique reliant Bordeaux à l’Espagne, abbaye bénédictine fondée au Xe siècle et inscrite au patrimoine mondial par l’Unesco au titre des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France. Le bourg actuel, entouré de remparts au XIIIe siècle, s’est formé autour de l’ensemble abbatial.



À pied

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Votre itinéraire

1

Église Saint-Jean-Baptiste

Point de départ sous le porche de la mairie, place de l'église. L'église abbatiale était le centre de la vie spirituelle de la communauté bénédictine. Édifié à partir du 11ème siècle, elle a subi d'importantes destructions pendant les guerres de Religion et a fait l'objet de profondes réfections au XVIIème et XIXème siècles. Elle conserve l'empreinte de toutes les périodes de sa longue histoire et forme aujourd'hui un ensemble architectural hétéroclite. Devenue paroissiale après le départ des bénédictins en 1791, elle est classée monument historique depuis 1909.
2

Le Gave d'Oloron

Le Gave d'Oloron est formé par d'innombrables cours d'eau qui descendent des vallées béarnaises (Aspe et Ossau) et souletines. Sa présence est indissociable de l'histoire du village et de l'abbaye. Les bénédictins ont canalisé un bras du Gave pour alimenter leur moulin (remplacé en 1923 par une centrale hydroélectrique) et profiter des ressources halieutiques : des nasses capturaient en abondance les poissons migrateurs. La digue génère une vaste chute d'eau qui participe à la mise en scène de l'abbaye. La qualité paysagère de cet ensemble justifie son inscription à l'inventaire des sites naturels classés (1942). La quasi-totalité du Gave d'Oloron et de ses affluents sont classés en Zone Natura 2000 (réseau écologique européen de sites d'intérêt communautaire), signe de son exceptionnelle richesse écologique. Il est l'habitat d'espèces animales en danger au niveau européen tels le saumon atlantique, la cistude, la loutre et le vison d'Europe.
3

Le rempart et la trouée des espagnols

Ce rempart entoure ce que l'on appelle le vieux bourg, noyau originel qui s'est développé au nord et à l'ouest de l'abbaye. Cette enceinte fortifiée de la fin du XIIIème siècle forme un quadrilatère quasi régulier, d'une hauteur d'environ 5 mètres pour un mètre d'épaisseur. Elle est percée de 2 portes à l'ouest et à l'est. Une autre porte au sud, indiquée sur un plan de 1664, permettait de descendre de la place de l'église vers le moulin et le Gave. La brèche dans le rempart, dite "trouée des espagnols", serait d'après la légende, le passage percé par les troupes du Prince d'Orange, Philibert de Challon, afin de pénétrer dans la ville en 1523 lors du conflit opposant François Ier et Charles Quint. les faits sont racontés ainsi par Nicolas de Bordenave auteur de Histoire de Béarn et de Navarre au XIVème siècle : "Il (le Prince d'Orange) entra en Guienne du côté de Baionne, et ayant passé la rivière du Gave entra dans Sorde laquelle y brusla, la trouvant abandonnée. De là, il mena son armée à Peyrehorade."
4

La fontaine lavoir du bourg neuf

Sa construction est liée au quartier Bourgneuf qui s'est développée à l'ouest de l'enceinte médiévale. Les habitations sont reliées au chemin du lavoir par des escaliers construits sur les anciens remparts. On les descendait pour venir cherche l'eau de la fontaine et accomplir les corvées de lessive. Le lavoir est constitué de 2 bassins et de pierres plates ou planches sur lesquelles les lavandières savonnaient ou battaient le linge. Cette fontaine-lavoir est citée dans les registres de la commune en 1609 sous le nom de la fontaine de Cappellade et fut jusqu'au milieu des années 1960, avant l'adduction d'eau, le centre névralgique du quartier Bourgneuf. Voici le témoignage d'un habitant qui se remémore ce passé proche : "Cette fontaine de Bourgneuf était très renommée car l'eau était très fraiche et la plupart des femmes de Sordes venaient le midi avec leur cruche pour y chercher l'eau. Elles attendaient assises sur les pierres du lavoir et c'est là que l'on apprenait les histoires du village. C'était le rendez-vous des ménagères." Source Centre Culturel du Pays d'Orthe.
5

L'Espitaou

L'hôpital, espitaou en gascon, accueillait les pèlerins mais aussi les simples voyageurs, les pauvres et les malades. Il leur offrait le gîte, le couvert et les soins. Cet établissement a été fondé probablement au XIIème siècle, en plein essor du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle. Il dépendait de l'abbaye en qualité de prieuré et disposait de ressources propres. Élevé entre un talus rocheux et la berge du Gave d'Oloron, il est situé près d'un ancien pont franchissant la rivière. Comme d'autres hôpitaux plus importants, ceux de Pons (Charente-Maritime) ou Cayac à Gradignan (Gironde), il enjambe le chemin qu'empruntaient les pèlerins jacquaires. Reconstruit au XVIIème siècle, il conserve peu de vestiges de l'époque médiévale.
6

La rue Bourgneuf

Ce faubourg s'est développé dès l'époque médiévale hors du mur d'enceinte qui entourait le Vieux-Bourg. La rue Bourgneuf offre un bel exemple de maisons de la 2nde moitié du XVIIIème - début du XIXème siècle, période qui correspond à une forte croissance démographique dans les Landes. De type "rural traditionnel", elles sont très présentes en Pays d'Orthe et Arrigans. De lourdes portes charretières, surmontées d'un arc en plein cintre construit en pierres de taille, ouvrent sur la rue. Elles donnent accès à la grande pièce principale (appelée saou en gascon, sol en français) qui servait d'annexe agricole. De chaque côté, sont distribuées les pièces d'habitation et les étables, et au-dessus le grenier éclairé par une fenêtre. Les murs sont en pierre et souvent des galets sont mêlés aux moellons. C'était une rue très animée jusque dans les années 1960 puisqu'elle comptait beaucoup de paysans et d'artisans (deux sabotiers, un horloger, deux coiffeurs, deux couturières, un maçon, un menuisier), ainsi qu'un bar.
7

La Rue Juzan

Le mot "juzan", en gascon, est un toponyme qui désigne un lieu situé vers le bas, par opposition à "suzan" qui signifie vers la hauteur. La rue Juzan descend depuis la rue principale (rue Lavielle) vers le porche ouest de l'église. De nos jours, la rue Juzan est le point de ralliement des pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle qui, munis de leur crédencial, peuvent profiter du confortable refuge communal géré par la Société landaise des amis de Saint-Jacques. En 2019, le refuge a accueilli plus de 500 pèlerins originaires de tous les continents, entre mars et octobre. Fin de boucle face à l'église.